Nous vous avions promis cette suite il y a déjà deux ou trois semaines.
Nous nous excusons pour le retard, et enchaînons avec cette deuxième partie d'article concret sur la gymnastique pour personne à mobilité réduite (gymnastique PMR).
C'est parti !
L'important en gymnastique personne à mobilité réduite :
Avant de vous parler des exercices, nous tenions à souligner l'importance que confère les personnes à mobilité réduite à "l'humain".
Selon nous, tout coach sportif se doit d'avoir avant tout une profonde fibre "humaine", d'aimer aider son prochain et d'aimer apporter son aide, d'aimer tisser des liens réels et non superficiels.
D'où nos difficultés avec le fitness d'aujourd'hui...
Bref, le coach qui intervient en gymnastique pour PMR doit avant tout créer de l'appartenance à un groupe, même en one-to-one.
Cela passe par le fait de connaitre les noms des adhérents, en apprendre plus sur leur vie, leur famille, leur passé et leur présent, ainsi que bien sûr les raisons de leur restriction de mobilité.
En gymnastique personne à mobilité réduite, les exercices physiques sont un support qui permettent à la fois d'entretenir son corps, ralentir les manifestations de maladies et prévenir le déclin mais aussi de combler un besoin d'appartenance à un groupe aux participants qui peuvent parfois se sentir en marge de la société, et ce même s'il s'agit d'un groupe de 2 (le pratiquant et son éducateur personnel).
Il nous semblait primordial d'insister sur cet aspect avant de vous présenter les exercices support.
Let's go !
Exercices de gymnastique personne à mobilité réduite :
En gymnastique PMR la plupart des exercice se feront sur chaise, mais si la condition physique des pratiquants le permet il ne faut pas hésiter à les faire se lever !
Dans tous les cas l'échauffement que nous proposons se fait assis sur une chaise.
Il a pour objectif de mobiliser progressivement l'ensemble du corps, le réchauffer et accélérer le métabolisme, mais de façon adapté :
Inviter les participants à frotter le corps de bas en haut ou de haut en bas comme s'ils se savonnaient sous la douche.
En plus de réchauffer le corps en superficie, cet exercice permet de prendre conscience de ses membres et ajuste l'image parfois erronée que le participant s'en fait.
Toujours dans une cohérence haut/bas ou bas/haut, mobiliser la tête (faire "oui" et "non"), les épaules, les coudes, les poignets (rotation), le bassin, les hanches (lever alternativement les genoux), les chevilles (lever les pointes / lever les talons) etc ...
Commencer les premiers exercices musculaires les moins sollicitant sur la fin de l'échauffement.
Ils servent de transition avec la première partie du corps de séance qui est centré sur le réveil musculaire.
En fin d'échauffement, opter pour des exercice simples : élévations des bras devant, biceps curl à vide, montée d'un genou etc ...
Gymnastique personne à mobilité réduite, la suite :
Pour cette partie des exercices sur chaise comme des exercices debout sont possibles :
La plupart du temps les membres inférieurs seront ciblés, quand bien même les adhérents peuvent les bouger, afin de limiter la fonte musculaire de ces régions et préserver l'autonomie.
Gymnastique personne à mobilité réduite : le petit plus
La coordination peut se travailler également assis comme debout.
L'idée ici est d'abord de reprendre les mouvements précédent (lever de bras, de jambe) mais de les combiner de façon aléatoire.
La recherche de la bonne réalisation d'un mouvement complexe pour l'adhérent ne doit pas perturber sa posture et son équilibre.
Par exemple ici, annonce de lever le bras droit et la jambe gauche :
Debout, il deviendra alors intéressant de chercher plus de déséquilibre afin de les mettre dans des situations de la vie courante.
Par exemple, demander de se tenir debout avec un pied plus avancer que l'autre puis de tendre les bras et d'engager le corps vers l'avant, comme pour saisir un objet qui serait poser sur un meuble devant.
Le mouvement ressemble alors à une fente avant bras tendus, l'adhérent transfert tout son poids de corps sur le pied avant.
Demander ensuite de ramener cet objet imaginaire vers soi et, sans bouger les pieds, de le poser derrière.
La personne va alors transférer son poids de corps sur le pied arrière puis se stabiliser pour faire une rotation du buste et des épaules permettant de poser l'objet imaginaire derrière sans bouger ses appuis.
Ces transferts de poids de corps répétés sont une source de déséquilibre à laquelle il faut que les PMR s'entraînent et qui fait écho au quotidien : déplacer un vase d'une étagère pour faire la poussière, attraper des assiettes dans le placard de la cuisine etc ...
Gymnastique personne à mobilité réduite : les chutes
Comme pour la gymnastique pour personne âgée valide, le risque de chute est au centre du travail de gymnastique personne à mobilité réduite !
Le but ici - en plus de prévenir - et d'apprendre à chuter sans se faire mal et à se relever suite à une chute sans demeurer dépendant d'un quelconque secours.
Pour cela, ne pas hésiter à mettre les adhérents qui le peuvent au sol, sur des tapis, pour réapprendre à se déplacer à 4 pattes ou en rampant.
Les inviter ensuite à ramasser des objets au sol en se mettant en sécurité derrière pour éviter qu'ils ne chutent dans le mouvement.
Proposer l'aide d'une chaise comme appui si besoin.
Proposer ensuite, depuis la position au sol, d'apprendre à se redresser avec l'aide d'un mur ou d'une chaise comme appui (appui qu'ils auront réussi à atteindre en rampant).
Puis faire de même sans aide en leur apprenant les bons mouvements pour se redresser sans se blesser (passage à genoux - chevalier servant - poussée coordonnée etc...).
Ces phases de mise au sol sont essentielles en gymnastique personne à mobilité réduite.
Elles permettent de diminuer la peur de chuter en donnant des solutions aux adhérents s'il leur arrivait de tomber.
Se sachant capables de se relever, ils ont moins peur et deviennent plus confiants dans leurs gestes et démarche, ce qui réduit l fréquence de chute.
Enfin, si le public le permet vous pouvez mettre en place des ateliers de chute maîtrisée pour apprendre à chuter correctement, comme en judo.
Fin de séance de gymnastique personne à mobilité réduite :
Le but de ces étirements n'est pas le gain de souplesse mais un simple retour au calme.
Il se font de préférence assis sur une chaise pour récupérer des efforts précédents.
Tout le corps doit être passer au crible pour une sensation de détente globale.
Vous pouvez, si le groupe y est réceptif, inclure de l'imagerie et de la visualisation dans cette dernière partie.
Pensez également à garder un temps d'échange en fin de cours pour laisser s'exprimer les adhérents sur leur ressenti, leurs peurs et leurs freins, leurs envies etc...
