Sport et antidépresseur : bien ou pas ?

Sport et antidépresseur : impact sur les performances sportives

Non, vous n'êtes pas en train de lire un énième article vous expliquant en quoi le sport est un antidépresseur naturel et efficace. Non pas que ce soit faux, mais il y a déjà pléthore d'articles à ce sujet sur la toile. Nous préférons vous parler ici de l'impact des antidépresseurs sur vos performances sportives. Et si cet article ne vous parle pas parce-que vous n'êtes pas sous antidépresseur, parlez-en tout de même autour de vous, vous serez surpris du nombre de personne sous traitement qui se pose la question de l'adéquation sport et antidépresseur :)  

1/ Performances et génétique : notions de base 

Avant de parler sport et antidépresseur il faut parler sport et génétique. La performance sportive est déterminée par de multiples facteurs : entraînement, repos, alimentation, éveil... Tous ces facteurs sans exceptions jouent sur la façon dont votre corps va gérer ses stocks et sa production d'hormones, de protéines, d'enzymes ... bref de molécules diverses et variées :

• L'entraînement va créer des lésions musculaires entraînant des réactions inflammatoires => création d'antidouleurs, de globules blancs, de protéines réparatrices ...
• Le repos va permettre la création d'hormone de croissance ...
• L'alimentation apporte glucides, lipides et surtout des acides aminés (composant des protéines) que le corps ne peut pas créer seul et qui impactent notre cerveau d'une façon spécifique ...

Et ce dernier point est crucial pour comprendre la relation entre sport et antidépresseur présentée ci-après ! Et notamment deux acides aminés dont nous allons détailler les effets :

• Le tryptophane, contenu dans le lait et les produits laitiers, favorise le sommeil en contribuant à la création de sérotonine, protéine qui augmente la vitesse d'apparition de la fatigue
• La tyrosine, contenue dans divers accompagnements de nos assiettes (pommes de terre, pois, haricots...) ainsi que dans les viandes et poissons, favorise l'éveil et améliore la coordination motrice en contribuant à la fabrication des catécholamines "adrénaline" et "noradrénaline" qui augmentent le pep's ! Cf. expression "prendre un shoot d'adrénaline"

Dans l'espoir d'avoir su rester simple, les bases sont posées. Quid des antidépresseurs la dedans ?  

2/ Sport et antidépresseur : quel interférence ?

Les antidépresseurs sont tous composés d'une molécule précise (ou de ses dérivés) : la sérotonine. Oh ! On l'a connait celle-là. En effet, c'est celle qui augmente la vitesse d'apparition de la fatigue. Mais ce n'est pas tout ! Lorsque votre corps absorbe quelque chose, quoi que ce soit, il doit le transporter vers l'endroit opportun. Ainsi, les molécules de l'alimentation tout comme celles provenant des antidépresseurs prescrits sont véhiculés par des transporteurs que l'on peut schématiser dans notre esprit par des trains. Chaque wagon du train va être en charge du transport de plusieurs molécules précises, et pas des autres. Manque de pot, le wagon responsable du transport de la sérotonine est le même que celui qui transporte les catécholamines, responsables de notre pep's ! Donc en plus d'accélérer l'apparition de la fatigue, la sérotonine de l'antidépresseur diminue la place accordée aux molécules de l'éveil ... En terme d'impact sur les performances, il en résulte une diminution de celles-ci dans les efforts d'endurance (fatigue centrale qui apparaît plus vite) mais rien de significatif dans les efforts de type musculation (la fatigue périphérique n'est pas impacté par ce gloubiboulga de molécules).  

3/ ATTENTION : les antidépresseurs sont tout de même bénéfiques en sport

Oui, malgré les petits inconvénients cités plus haut les antidépresseurs sont une bonne chose, tant sur le point de la santé de celui à qui ils ont été prescrits que sur le point de ses performances sportives, oui oui !   Concernant la santé, pas besoin de dessin : s'ils sont prescrits c'est qu'il y a une nécessité. Respectez votre prescription. En ce qui concerne les performances, si nous avons cité quelques méfaits ci-dessus ceux-ci s'avéraient toutefois être des effets souvent aigus et passagers, et qui apporte en plus avec eux du positif !   La fatigue notamment n'est pas une mauvaise chose ! Elle joue chez l'être humain un rôle de protection : c'est un choix délibéré du cerveau bien qu'inconscient (nous n'avons pas d'emprise dessus) afin de brider la performance et ne pas se mettre en danger. Si elle apparaît alors, c'est que le cerveau perçoit une nécessité de vous protéger le temps que vous alliez mieux ! L'augmentation de la sérotonine - d'où découle la fatigue - a elle aussi son bon coté ! Si cette molécule vous est prescrite à travers les antidépresseur, c'est que votre corps n'en fabriquait plus de lui même dû à la dépression (la diminution de la sérotonine est un des symptôme physiologiques de cette maladie psychologique). En avoir en supplément est donc juste un retour à la normale. Sans ça, vous pouvez assimilé votre état à celui d'une personne dopée, avec tous les problèmes qui vont avec : dégradation inconsciente du corps et de l'esprit (surmenage inconscient). La perte de performance induite par la supplémentation en sérotonine est donc en réalité un retour à une performance non faussée et saine, sans danger.   Suite à la lecture de cet article sur le thème "sport et antidépresseur" nous espérons vous avoir éclairé sur le sujet. Nous vous invitons à persévérer dans votre traitement et n'arrêter que sur avis médical et non pas par souci de performance. Cet article se veut informatif et ne constitue en rien ni ne remplace une prescription médicale.